AN ARTWORK THAT LOOKS LIKE A SHITPOST

« An Artwork That Looks Like A Shitpost », acrylique sur toile, 24×24 pouces, 2020-2021. Playlist YouTube (cliquez sur l’image)

Mon interprétation picturale du zeitgeist de 2020

C’est difficile d’expliquer ce que j’avais dans la tête quand j’ai complété cette toile qui ressemble à un shitpost. Je ne dis pas ça pour me déprécier : c’est vraiment ça le titre de l’œuvre d’art. « An Artwork That Looks Like A Shitpost » tire ses origines de mes mouvements d’expressions préférés sur Internet : la culture des memes et le shitposting.

Les accords multiples du shitposting

Le shitposting est un phénomène Internet précis mais en même temps super vague. C’est l’art de partager du contenu de mauvaise qualité, hors sujet, voire offensant, sans aucune valeur. Les shitposters remplissent parfois des forums entiers de commentaires inutiles pour enterrer la conversation. Iels shitpostent parfois juste pour se défouler, ou pour témoigner de leur ennui ou de leur condition.

On peut aussi shitposter sur sa propre plateforme, en partageant toutes les niaiseries qu’il nous chante. La shitposteuse un volume parfois élevé de contenu qui requiert le moindre effort possible.

Il existe des plateformes sur les réseaux sociaux qui sont spécifiquement dédiées au shitposting. Il y en a plusieurs sur Facebook : « Science Diagrams That Look Like Shitposts », « Shitposts That Look Like Science Diagrams », et « Ads That Look Like Shitposts », notamment. C’est du groupe « Shitposts That Look Like Artworks » et de son défunt jumeau « Artworks That Look Like Shitposts » que l’œuvre présentée tire ses origines.

Portrait imagé d’une époque cynique

Un des membres y a publié une photo urbaine de jour prise dans une ruelle. Y apparaissaient les habituelles ordures d’arrière de magasin : conteneur à déchets, restes de matériaux de construction, palettes de livraison, rouleaux de clôture et sacs à vidange. Ce qui rendait cette photo extraordinaire, c’était le cordon événementiel de velours rouge qui trônait devant le conteneur à déchets. On aurait dit que le cordon protégeait un objet de musée ou délimitait une scène de tapis rouge.

Cette photo était trop poétique pour se passer d’en faire une toile. Elle représentait parfaitement l’état d’esprit dans lequel ça me mettait de penser à l’état du Monde. J’ai demandé à l’auteur de la photo la permission d’en faire une vraie œuvre d’art. Il me l’a accordée : voici donc « An Artwork That Looks Like A Shitpost ».

C’est mon hommage à une époque de plus en plus propice à la misère humaine, où tout le monde que j’apprécie a mal aux dents, où l’inclusion est vue comme une faiblesse et où les dominants ont le monopole de la carte de victime. Le monde est en train de brûler et les inégalités sont sans issue. Les systèmes de santé et d’éducation sont au bout du rouleau, mais nos dirigeants, avec l’appui d’un électorat xénophobe, signe des lois discriminatoires pour empêcher des minorités religieuses de travailler. De la Cour Suprême des États-Unis, qui contient 22% de violeurs, symptôme d’une société qui normalise le viol et les violeurs partout, dans tous les milieux. D’illustres mononcles agressants ne ralentissant leur débit de violences épistémiques que pour dire qu’ils ne peuvent plus rien dire. À mes yeux, l’image représente parfaitement le zeitgeist de 2020 : de la vidange qui se prend pour quelque chose de vraiment important.


« An Artwork That Looks Like A Shitpost », acrylique sur toile, 24×24 pouces, 2020-2021.

Vous souhaiteriez acquérir cette œuvre?

« An Artwork That Looks Like A Shitpost » est à vendre. J’ai beaucoup d’affection pour cette toile et elle est une belle présence chez moi, mais toutes les offres raisonnables seront considérées. Je suis facilement trouvable sur les réseaux sociaux, mais pour plus de facilité, vous accéderez à un formulaire de contact en cliquant le bouton ci-dessous.